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Abordant l’endogénéité de la monnaie selon l’épistémologie de l’Ecole de la Régulation, nous interrogeons ses conditions institutionnelles de stabilité. Contre certains postkeynésiens, tenants de la théorie « révolutionnaire » de l’endogénéité selon laquelle la monnaie est endogène par nature et de manière transhistorique, et la masse monétaire toujours ajustée aux besoins de la production, nous montrons par une approche historique et conceptuelle que l’endogénéité, redéfinie comme encastrement de la création monétaire dans le marché du crédit, est au contraire une construction sociale contingente et instable. L’argent-dette implique en effet deux contradictions :

1) la monnaie est produite par le marché décentralisé du crédit sans autorégulation, comme l’a prouvé Fisher (spirale dette-déflation)

2) toute création monétaire implique un alourdissement du fardeau de la dette, jusqu’à buter sur la contrainte de solvabilité des agents. 

La viabilité d’un tel mode d’émission n’est assurée, de manière toujours transitoire et imparfaite, que par un mode de régulation : compromis sociaux, équilibres institutionnels, normes culturelles et politiques publiques rendent compatibles les décisions microéconomiques d’endettement avec les conditions de la reproduction d’un régime de croissance relativement stable… jusqu’à ce que les contradictions deviennent insurmontables, comme en 1929, dans les années 1970 ou en 2007. Pour répondre à la crise des politiques monétaires auxquelles font face les Banques centrales depuis une décennie, nous proposons à la suite de Fisher (100% Money) un régime d’émission exogène, brisant l’encastrement de l’institution monétaire dans le marché de la dette.


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