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Et si le déficit n’était pas un souci ? Entretien avec la cheffe de file de la « Théorie moderne de la monnaie »

Selon Stephanie Kelton, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, les idées de ce courant hétérodoxe progressent, avec l’abandon de l’obsession sur les déficits publics et le rôle plus grand accordé à la politique budgétaire.

Professeure d’économie à l’université Stony Brook de New York, ancienne conseillère du sénateur Bernie Sanders, Stephanie Kelton est la porte-voix de la « Modern monetary theory », un courant de pensée qui remet en cause de nombreuses certitudes économiques. Selon la MMT, dans un pays monétairement souverain comme les Etats-Unis, la Grande Bretagne ou le Japon, les impôts ne servent pas à financer l’Etat (puisque ce dernier exige des contribuables quelque chose qu’il peut créer ex nihilo, à savoir la monnaie). Ils servent juste à éponger les liquidités surabondantes pour éviter l’inflation (et à faire au passage de la redistribution). Le déficit n’est donc pas un problème, tant qu’il ne conduit pas à un excès de dépense publique se traduisant par de l’inflation. Et la dette publique pourrait être du jour au lendemain réglée. Stephanie Kelton expose cette théorie dans un livre décoiffant, « Le mythe du déficit », traduit en français et publié aux Liens qui Libèrent. Elle appelle à se défaire d’une pensée économique erronée, qui a trop longtemps paralysé les décideurs du monde entier. Entretien.

voir aussi le chapitre 8 de la thèsesuite

 

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